La Fédération nationale des Joinvillais s’apprête à rejoindre le Comité Français du Fair-Play avec l’objectif de faire fructifier la stratégie éthique des deux instances.
Désormais ouverte à tous, y compris aux civils, ce qui constitue l’un des axes de développement, la Fédération nationale des Joinvillais (FNJ) regroupe, pour l’essentiel, des anciens sportifs de haut niveau, passés lors de leur service militaire par le Bataillon de Joinville et, depuis 2002, par le Centre national des sports de la Défense (CNSD) ou encore, qui sont membres de l’Armée des champions. « Un contingent de poids qui représente entre 2004 et 2024 pas moins de 55 médailles d’or olympiques et paralympiques, 43 d’argent et 65 de bronze », insiste Bertrand Vitu, le nouveau président de la FNJ. Forte d’un petit millier d’adhérents, la FNJ se subdivise classiquement en comités régionaux afin d’assurer un maillage territorial efficace. Surtout, elle est officiellement un partenaire institutionnel du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), du ministère des Sports, de l’Agence nationale du sport (ANS) et enfin, de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP). A cela s’ajoute une volonté affirmée de rapprochement avec toutes les fédérations qui y seraient enclines.
Sa composition augure des principes intangibles chers aux Joinvillais. En l’occurrence, la discipline, l’excellence, la rigueur et la passion au service de la performance, mais pas à n’importe quel prix. En effet, si ici l’engagement militaire et l’exploit sportif ont partie liée, cela induit l’obligation de se conformer à des comportements adéquats emprunts de respect de l’adversaire et de la règle, en somme, de fair-play mais aussi d’esprit d’équipe, de solidarité, de fraternité et de dépassement de soi.
La tricherie est donc viscéralement bannie. Plus largement, « l’esprit de Joinville » c’est, pêle-mêle, le désir :
- d’œuvrer en faveur de la promotion de toute activité physique ou sportive ;
- de contribuer à donner à la France les meilleurs experts dans le domaine sportif ;
- de propager le rayonnement des valeurs morales et de l’olympisme ;
- de rechercher et pratiquer toute forme d’exercices physiques dans un souci de santé, d’efficacité et d’excellence ;
- de participer à l’épanouissement de chaque individu selon ses capacités, dans un esprit de citoyenneté ;
- de concevoir la performance dans la plus grande tradition de l’honneur ;
- de développer un esprit de camaraderie, d’entraide et de loyauté ;
- de servir d’exemple en toute circonstance, particulièrement vis-à-vis de la jeunesse.
« Les Armées intéressées à l’idée de promouvoir davantage, dans leurs rangs, un sport sans violence »
Un panel qui induit forcément une communauté de valeurs avec le CFFP. C’est pourquoi, si Bertrand Vitu est membre à titre individuel du Conseil d’administration du Comité Français du Fair Play, il est par ailleurs prévu que ce dernier et la FNJ formalisent un partenariat pour donner corps à des synergies évidentes entre les deux entités et qu’elles ne mènent plus le
même combat chacune dans leur coin. Pourquoi ne pas également attribuer, à l’avenir, un IRIS du sport à un acteur du sport militaire dont les faits et gestes exemplaires auraient répondu aux idéaux que portent le CFFP ? Sachant que, de son côté, la FNJ remet annuellement, à l’échelon national comme local, ses propres prix, les Janus, lesquels viennent récompenser des athlètes et leurs entraîneurs qui se sont distingués par leur attitude et leur probité. En outre, elle envisage d’organiser, à des fins pédagogiques et d’entretien du souvenir, des compétitions mémorielles (de biathlon, de course à pied, etc.) dans des hauts lieux de l’histoire miliaire du pays, comme la Marne.
Autre projet, une prise de contact avec les Centres de ressources, d’expertise et de performance sportive (CREPS) et les Unités de recherche pluridisciplinaire sport, santé, société (UREPSSS) pour les associer aux actions de la FNJ, ou encore d’en faire de même avec l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), un fléau que la Fédération, qui se veut « force de proposition », entend contribuer à éradiquer.
« Les Armées ont créé l’enseignement du sport en France, au milieu du XIX e siècle, rappelle Bertrand Vitu. Elles sont intéressées à l’idée de promouvoir davantage, dans leurs rangs, un sport sans violence mais aussi de donner une image d’elles-mêmes plus positive et altruiste que celle que certains peuvent avoir. Encore une fois, nous nous inscrivons dans une démarche qui entend unir, rassembler et fédérer. »
