Le Conseil d’État rejette les requêtes de La Ligue des droits de l’homme et de deux autres associations demandant d’annuler l’interdiction par la FFF du port pendant les matchs de « tout signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ». Découvrez ci-dessous, le communiqué de presse du Conseil d’État, suite à cette décision.
La Fédération française de football interdit par l’article 1er de ses statuts, « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale » ainsi que « tout acte de prosélytisme ou manœuvre de propagande », à l’occasion de compétitions ou de manifestations organisées par la fédération ou en lien avec elle. La Ligue des droits de l’homme et deux associations ont demandé au Conseil d’État d’annuler cette interdiction.
Le Conseil d’État rappelle que le principe de neutralité du service public s’applique aux fédérations sportives qui sont en charge d’un service public. Leurs agents et plus largement toutes les personnes sur lesquelles elles ont autorité doivent s’abstenir de toute manifestation de leurs convictions et opinions personnelles. Cette obligation de neutralité s’applique également à toutes les personnes sélectionnées dans une des équipes de France lors des manifestations et compétitions auxquelles elles participent.
Il est également de la responsabilité de ces fédérations de déterminer les règles de participation à leurs compétitions ou manifestations sportives, y compris en matière de tenue et d’équipement afin d’assurer la sécurité des joueurs et le respect des règles du jeu. Si les licenciés ne sont pas soumis, contrairement aux agents des fédérations et aux joueurs des équipes de France, à l’obligation de neutralité, les règles de participation édictées par ces fédérations peuvent limiter leur liberté d’expression de leurs opinions et convictions pour garantir le bon fonctionnement du service public et la protection des droits et libertés d’autrui.
Le Conseil d’État juge que pour garantir le bon déroulement des matchs de football et éviter tout affrontement ou confrontation, la FFF pouvait édicter l’interdiction contestée. Il estime que cette interdiction est adaptée et proportionnée.
Décision n° 458088, 459547, 463408 – Alliance Citoyenne et autres, LDH
Jean-Pierre MOUGIN, président du Comité Français du Fair Play pour un sport sans violence : « Je salue cette décision importante qui, au-delà de la FFF, devrait satisfaire l’ensemble du mouvement sportif et permettre de retrouver la sérénité nécessaire à l’organisation de compétitions respectant les valeurs du sport. Les fédérations pourront dorénavant s’appuyer sur cette décision ».