Le vice-président de l’association ASBH et membre du comité directeur de la Ligue d’Occitanie vient d’être élu à l’AFSVFP (Association française pour un sport sans violence et pour le fair-play).
Vous venez d’être élu au comité directeur de l’AFSVFP. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est un honneur et une vraie fierté. J’ai la chance d’être entouré de personnalités ayant des responsabilités nationales importantes. Si l’on doit résumer son action, cette association consiste à agir, partout dans les territoires, pour un sport sans violence et pour le fair-play. Nous organisons, chaque année, des forums qui aboutissent à des publications ainsi que des propositions. Cette année, nous allons notamment axer notre travail sur le thème de l’arbitrage, avec l’enjeu de ma protection des arbitres. Il y a quelques mois, nous avons travaillé sur les discriminations. Ces échanges nous permettent de voir quelles actions sont efficaces, et donc de les transposer dans d’autres disciplines.
En termes d’incivilités, quelles est la situation actuelle dans le monde sportif et ses clubs ?
Les choses sont en train d’évoluer. Aujourd’hui, les agressions d’arbitre ont bien diminué. Mais il reste encore du chemin à parcourir pour avoir un sport sans violence. Après, quand on parle de violence et de fair-play, il faut bien avoir en tête qu’elle peut être physique, mais également orale. Quand je vois des parents de petits gueuler comme des « putois », cela n’a pas de sens. Il suffit d’une seule personne pour tout pourrir. Heureusement, ces comportements sont minoritaires, mais il faut continuer d’agir sur ces problématiques. En Elite, les joueurs savent qu’ils peuvent être sanctionnés et donc mettre en péril leur carrière s’ils commettent une faute. En revanche dans les bas niveaux, nous retrouvons certains comportements très problématiques, et pas seulement sur la pelouse. Certains jeunes s’allument sur les réseaux sociaux et se retrouvent ensuite sur le terrain. La violence a évolué ces dernières années, elle a également changé de forme.
D’où la nécessité d’échanger sur ces phénomènes.
Exactement. C’est pour cela que ces partages d’expérience sont essentiels. Ce qui marche au football et au basket peut très bien fonctionner dans d’autres sports. Il faut avoir en tête que toucher un arbitre, c’est toucher un flic. Les sanctions doivent être très importantes, nous devons à tout prix protéger nos arbitres. Nous devons lutter par tous les moyens contre ces phénomènes de violence et d’incivilités. Alors, bien sûr, nous ne sommes pas prétentieux au point de penser que notre action arrêtera tous les problèmes. Mais nous faisons notre maximum pour les réduire et les éviter. Cela passe aussi par la valorisation de toutes les initiatives positives, qui sont nombreuses sur les terrains. Il n’a pas que des problèmes dans le sport, bien au contraire. Chaque jour, nous voyons de très belles choses au niveau du fair-play. Si je prends les vingt dernières années, les actes de violence ont diminué, il faut se rattacher à cela. Mais ce n’est pas pour cela qu’il faut relâcher nos efforts.
Les « Iris du Sport », organisés chaque année, permettent justement de valoriser les acteurs du sport qui véhiculent respect et fair play.
Oui, c’est une initiative qui est tres appréciée. Ce qui est intéressant dans cette action, c’est qu’elle peut aussi bien concerner un ancien vainqueur du Tour de France, qu’un anonyme qui s’investit dans un club amateur. Nous aimerions justement développer ce projet au niveau régional, voire départemental. Celles et ceux qui mettent en avant les valeurs positives du sport doivent être valorisés.
Propos recueilli par Bérenger Tournier du Midi Libre.