David LAPPARTIENT – Président du CNOSF

La traditionnelle cérémonie organisée par le Comité français du fair-play (CFFP) s’est tenue, le 21 novembre, à Paris. Le panel des lauréats est, une nouvelle fois, une ode à ce que le sport peut générer de plus positif et constructif.

Le Président du CFFP, Jean-Pierre Mougin, n’a pas manqué de rappeler que les prix nationaux du fair-play, dénommés les Iris du sport, portent l’auguste nom de « la déesse grecque ailée qui descendait du ciel pour faire le bien sur la Terre ». Vaste programme… L’édition 2024 avait une saveur toute particulière puisqu’après un intermède d’un an à l’École militaire, elle avait de nouveau et comme d’habitude pour cadre le siège du Comité national olympique et sportif (CNOSF). Surtout, elle était programmée à l’issue d’une année exceptionnelle et historique, marquée du sceau des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024, lesquels « ont constitué une parenthèse heureuse pour le sport et pour notre pays », a dit Jean-Pierre Mougin. Le CFFP a d’ailleurs été présent au Club France, à La Villette, où il avait un stand.

Jean-Pierre MOUGIN – Président du Comité Français du Fair Play

« 2024 a été le théâtre du retour des violences »

Mais ce n’est pas tout : 2024 a été jalonnée par les diverses actions menées par le CFFP. On citera, pêle-mêle, les Olympiades de la jeunesse au stade Charléty, le forum sur la Trêve olympique, une présence lors du Tour de France féminin afin de promouvoir le Comité ou encore, la publication d’un Guide de recommandations pour l’éthique et l’intégrité dans le sport financé par l’Europe dans le cadre des projets Erasmus avec, comme partenaire, la Fondation Lazio de Rome. « Mais, malheureusement, a déploré Jean-Pierre Mougin, 2024 a aussi été le théâtre du retour des violences, en particulier dans les stades de football, et de nombreuses atteintes à nos valeurs fondamentales qui sont celles du CIO : l’excellence, l’amitié, le respect et le fair-play. » Dans ce contexte, le CFFP a proposé, en tant que membre de l’Instance nationale du supportérisme, diverses mesures simples et faciles à mettre en œuvre. Par ailleurs, les objectifs de la prochaine olympiade 2025 -2028 ont été identifiés. En l’occurrence :

  • organiser une semaine contre la violence dans le sport, en 2025, en partenariat avec le CNOSF et le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la vie associative ;
  • programmer, au printemps, un Forum sur la santé mentale des sportifs, déclarée Grande cause nationale 2025 par le Président de la République ;
  • relancer la plate-forme de déclaration des violences dans le sport au service des fédérations, des Cros et des Cdos, voire des collectivité locales ;
  • accompagner, via le Club des supporters Allez les Bleus, le CNOSF dans le cadre de l’héritage des JOP.

« Le CFFP récompense des gestes qui font que le sport est ce qu’il est »

Le Président du CNOSF, David Lappartient, avait tenu à être présent et à lancer les festivités en prononçant des mots forts. « Les valeurs universelles du fair-play habitent le mouvement olympique depuis sa création en 1894, a-t-il assuré. Le Baron Pierre de Coubertin avait voulu créer une monde meilleur par le sport. De fait, le monde sera forcément meilleur si le sport est au cœur des problématiques car il apprend le respect, la tolérance et, d’une certaine façon, le fair-play. C’est ce qui fait que des pays qui peuvent être en guerre ou en conflit arrivent à faire du sport ensemble et donc à se respecter davantage. Et parce que le fair-play nous habite, nous savons aussi respecter le résultat sportif et reconnaître nos fautes, voire que l’adversaire nous a été supérieur et, dans certaines circonstances, effectuer de beaux gestes emplis de sportivité. »

A cet égard, le sport encadré s’avère des plus structurant : « Quand on est jeune et que l’on s’inscrit dans un club, des éducateurs nous forment techniquement. Mais ils sont bien plus que cela. Ils apprennent aussi le respect et le fair-play. A l’heure où la cellule familiale a tendance à se disloquer et où le respect des enseignants de l’Éducation nationale n’est pas toujours ce qu’il devrait être, le sport concourt à ce que le vivre ensemble et le respect des règles soient, en quelque sorte, diffusés. Il permet de poser un certain nombre de cadres. »

Le Président du CNOSF s’est également félicité de l’esprit qui a prévalu dans l’organisation et le déroulé des Jeux de Paris. « Nous vivons dans un monde où la géopolitique est très instable et le sera encore plus dans les temps à venir. Les JOP de Paris se sont déroulés sans encombres car nous ne sommes pas sortis des principes de l’olympisme, notamment la neutralité. Nous avons été fidèles à notre mission et à la vision de Pierre de Coubertin. Nous allons continuer à promouvoir les valeurs olympiques d’amitié, de respect, de tolérance, de paix et, bien sûr, de fair-play. »

Et David Lappartient d’insister sur le fait que « le CFFP n’a pas vocation à récompenser des athlètes qui n’auraient pas eu de médaille en compétition en leur décernant une sorte médaille en chocolat. Il récompense vraiment des gestes, des attitudes, des comportements qui font honneur au sport et qui font que le sport est ce qu’il est. »

De fait, vingt-huit lauréates et lauréats de toutes obédiences (sportifs, dirigeants, arbitres…) ont été honorés lors de cet évènement. Pour illustrer cet éclectisme, nous avons donné la parole à cinq d’entre eux.

Rédacteur en chef : Alexandre TERRINI