La présidente de la Commission de lutte contre les violences et les discriminations, au sein du CNOSF, par ailleurs présidente de la Fédération française de gymnastique, détaille les priorités de l’olympiade en la matière.

Quelles sont les missions de la Commission ?
Comme son nom l’indique, elle a vocation à contribuer à la lutte contre les violences au sens large. En effet, ce terme comprend principalement les violences sexuelles et toutes les formes de maltraitance mais également les discriminations, qu’il s’agisse du sexisme, des LGBT phobies, du racisme ou encore, de l’antisémitisme. Il s’agira, évidemment, de faire à nouveau œuvre de sensibilisation des salariés, des élus et des acteurs du sport à ces problématiques. Par ailleurs, nous pourrons être amenés, sur demande des instances du CNOSF, à travailler sur des sujets connexes, en premier lieu, celui de la laïcité. A noter que la Commission est constituée de membres aux profils différents afin qu’elle soit en mesure de répondre à toutes les attentes placées en elle. Certains sont spécialisés dans la mise en œuvre des politiques de lutte contre les violences au sein des fédérations, tandis que d’autres sont spécialistes du racisme et des LGBT phobies. Sans compter des personnalités qualifiées représentantes des associations d’aide aux victimes.
Quid des actions que la Commission est susceptible de déployer ?
Le lancement des activités de la Commission s’effectuera en plusieurs temps. Tout d’abord, elle devra s’imprégner du programme politique de la Présidente du CNOSF, Amélie Oudéa-Castéra, afin d’apporter sa contribution à sa mise en œuvre. Celui-ci comprend notamment un accompagnement renforcé en matière d’éthique et de lutte contre les Violences sexuelles et sexistes (VSS). Et ce, afin d’être en capacité de pleinement agir dans la continuité de la Charte éthique et de déontologie du sport français, adoptée en mai 2022. Ce texte traite notamment de la lutte contre les discriminations, du dopage ainsi que des paris sportifs.
« Il y a vraiment des intentions fortes du CNOSF sur ces sujets »
Plus concrètement ?
Le but est d’accompagner, dans le traitement des dossiers de VSS, les Fédérations qui ne disposent pas forcément des ressources en interne pour cela. Le CNOSF cherche à mettre en place et à financer un pool d’instructeurs indépendants. Ces instructeurs mèneront les enquêtes disciplinaires et présenteront leurs conclusions auprès de la commission disciplinaire des fédérations, laquelle prendra la décision finale. La Commission aidera les Fédération à instruire les affaires, sachant, encore une fois, que les jugements seront du ressort des fédérations. Nous ne sommes pas là pour statuer à leur place. Bien sûr, ce dispositif sera facultatif et non pas obligatoire. Il ne s’imposera pas aux fédérations. Nous n’apporterons notre concours qu’à celles qui nous solliciteront. Nous sommes uniquement là pour leur fournir un service supplémentaire. Lequel sera d’abord ouvert aux plus petites fédérations, celles avec le moins de moyens, avant de s’étendre progressivement, en fonction des moyens trouvés par le CNOSF, aux autres fédérations. Par ailleurs, il est également prévu que nous apportions notre contribution afin de généraliser le contrôle de l’honorabilité des encadrants, des dirigeants et des bénévoles.
« Il y aura des synergies à mettre en place avec le CFFP »
Quels sont les autres chantiers au programme ?
Un appel à projets en direction des associations d’aide aux victimes de violences vient d’être lancé. Ceux qui seront retenus percevront une aide comprise entre cinq et dix mille euros. C’est la Commission qui examinera lesdits projets, les évaluera et les présentera au Bureau exécutif du CNOSF, lequel décidera de l’attribution des sommes.
Des collaborations sont-elles envisageables avec le Comité français du fair-play ?
Oui. Il y aura des synergies à mettre en place. Un membre du Comité français du fair-play a intégré la Commission en la personne de Gérard Tugas.
On a le sentiment que le CNOSF s’empare davantage de ces problématiques lors de cette mandature ou, du moins, y consacre davantage de moyens…
Oui. Il y a vraiment des intentions fortes sur ces sujets. Elles seront portées durant toute cette olympiade. Mais il convient de rappeler que cette commission a été créée sous l’impulsion de l’ancienne Présidente du CNOSF, Brigitte Henriques. La première réunion de la Commission a débuté par un état des lieux et une première feuille de route permettant de mieux cerner là où le CNOSF peut vraiment avoir un impact. Ce travail est précieux et nous permet de partir avec une très bonne base. Désormais, nous allons poursuivre les grandes actions déjà mises en place comme la protection de la délégation et aller plus loin dans la mise en œuvre des solutions disciplinaires ou encore, de l’aide aux victimes.

